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Pour ou contre les islamophobes de Pegida, des milliers de personnes ont défilé en Europe

Des rassemblements contre l’afflux de réfugiés ont eu lieu samedi dans quatorze pays d’Europe à l’appel du mouvement allemand Pegida.

Le Monde

Publié le 06 février 2016 à 14h32, modifié le 07 février 2016 à 14h02

Temps de Lecture 4 min.

Des manifestants de Pegida, le 6 février 2016, à Dresde, en Allemagne.

« Contre l’islamisation de l’Europe », des groupes d’extrême droite ont appelé à manifester conjointement, samedi 6 février, dans plusieurs villes de quatorze pays d’Europe, à l’appel du mouvement allemand Pegida.

  • Echauffourées et interpellations à Calais
Le général Christian Piquemal, ancien commandant de la Légion étrangère, a été interpellé à Calais, le 6 février 2016, à l'issue de la manifestation qui était interdite.

Le ministère de l’intérieur avait interdit la manifestation à Calais, par crainte d’affrontements violents entre militants d’extrême droite et d’extrême gauche, dans une ville hautement sensible sur les questions migratoires. Y vivent environ 3 700 migrants, venus majoritairement d’Afrique de l’Est, du Moyen-Orient et d’Afghanistan, dans le plus grand bidonville de France dans l’espoir d’atteindre l’Angleterre.

Malgré cette interdiction, la branche française de Pegida était déterminée à défiler dans l’après-midi. Selon un journaliste de France TV Info, une soixantaine de personnes se sont réunies dans la matinée à 20 kilomètres de la ville, sous l’égide du général Christian Piquemal, ancien commandant de la Légion étrangère.

A 13 h 30, quelques échauffourées ont éclaté entre les forces de l’ordre et environ 150 personnes, qui s’étaient aussi rassemblées devant la gare de Calais, dans le centre-ville de la cité portuaire. Elles ont crié des slogans tels qu’« On est chez nous ! » ou « Journalistes collabos », ont entonné une Marseillaise et agité des drapeaux français.

Les autorités ont appelé à la dispersion du rassemblement avant que les gendarmes chargent et procèdent à des tirs de gaz lacrymogènes, selon l’Agence France-Presse. Une vingtaine de manifestants ont été interpellés, dont M. Piquemal.

A la manifestation du mouvement islamophobe Pegida, le 6 février 2016, à Calais.
  • Manifestation antifasciste à Saint-Brieuc

A Saint-Brieuc, le préfet des Côtes-d’Armor a également interdit une manifestation pour éviter des affrontements. Selon un journaliste du Télégramme, une trentaine de militants d’extrême droite s’étaient pourtant rassemblés samedi matin.

Parallèlement, à quelques centaines de mètres de là, était programmé un autre rassemblement, également interdit, à l’appel de syndicats, de partis politiques (EELV, UDB autonomistes, NPA) et d’associations, « pour affirmer des valeurs de solidarité, d’ouverture, d’antiracisme et d’antifascisme » et dénoncer « les discours de haine, les amalgames de l’extrême droite ainsi que la surenchère nationaliste et sécuritaire », selon un communiqué de l’union syndicale Solidaires, l’un des organisateurs.

  • Deux cents personnes à Birmingham

A Birmingham, (centre de l’Angleterre), quelque 200 personnes ont participé au premier défilé organisé par Pegida-UK depuis sa création par Tommy Robinson, l’ancien leader du mouvement nationaliste d’extrême droite English Defence League impliqué dans de nombreuses manifestations violentes.

Le mot d’ordre « Sauvons notre pays, sauvons notre culture, sauvons notre avenir » n’a pas fait recette pour cette marche silencieuse sous très forte surveillance policière. Les manifestants ont défilé derrière une banderole « contre l’islamisation de l’Occident » et brandi des pancartes « Trump a raison ».

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La manifestation avait suscité en réaction un appel de tous les responsables religieux de la ville invitant les habitants de Birmingham, qui comprend une forte population musulmane, à partager une tasse de thé avec quelqu’un d’une religion ou d’une origine différente de la leur.

  • Deux mille personnes à Varsovie

Une manifestation qui a mobilisé 2 000 personnes s’est aussi déroulée à Varsovie, en Pologne. Selon l’envoyé spécial du Monde sur place, la place du Château-Royal, parsemée de drapeaux de tous les groupes nationalistes, était loin d’être pleine.

Les manifestants ont demandé au nouveau gouvernement conservateur de ne pas accepter de réfugiés. Alors que le précédent gouvernement avait accepté d’en accueillir 7 000, la droite conservatrice a fait savoir qu’elle se contenterait de 400, ce qui est encore trop pour les personnes rassemblées samedi. « Je ne veux pas d’Arabes dans mon pays. Il n’y en a jamais eu. Ils violent les femmes et ne sont pas compatibles avec l’Europe chrétienne », a notamment déclaré Maciej, un jardinier de 28 ans.

En parallèle, un groupe de personnes brandissant des pancartes aux slogans antiracistes s’était également rassemblé.

  • Des milliers de manifestants à Dresde
A une manifestation pro-Pegida, le 6 février 2016 à Dresde, en Allemagne.

A Dresde, en Allemagne, ville où est né le mouvement Pegida, des milliers de manifestants étaient rassemblés sous un ciel bleu. Les sympathisants de Pegida s’étaient donné rendez-vous dans l’après-midi sur les bords de l’Elbe, le fleuve traversant la capitale de Saxe, pour protester contre « l’immigration de masse et l’islamisation ».

La police, qui a déployé plus de 1 000 membres des forces de l’ordre dans la ville et plusieurs canons à eau pour assurer la sécurité, avait annoncé jeudi attendre quelque 15 000 manifestants. Selon une journaliste de l’AFP, le rassemblement à moins mobilisé que prévu. Ils étaient quelques milliers agitant de très nombreux drapeaux et brandissant des pancartes hostiles à la chancelière allemande Angela Merkel, au centre des critiques pour sa politique de main tendue aux migrants.

Là encore, plusieurs centaines de personnes ont également défilé contre Pegida, appelant à la tolérance dans une ville où vivent très peu d’étrangers et qui est pourtant devenue en Allemagne le symbole de la xénophobie. Selon la presse allemande, ces manifestants anti-Pegida étaient un peu plus de 2 000, là encore moins que les 10 000 attendus par la police. Sur les pancartes de ces opposants, on pouvait notamment lire des slogans tels que « pas de place pour les nazis » ou encore « nous n’avons besoin ni de xénophobie, ni de démagogie, ni de Pegida ».

Des manifestants contre le mouvement Pegida, le 6 février 2016, à Dresde.
  • Deux cents manifestants en Autriche

En Autriche, la manifestation pro-Pegida et les contre-manifestations se sont déroulées dans le calme et sans incident à Graz, deuxième ville du pays, selon notre correspondant sur place. Chacun des deux camps a réuni environ 200 participants, qui brandissaient, pour les pro-Pegida, des panneaux où l’on pouvait lire « pas de deuxième Paris, pas de deuxième Cologne, pas de deuxième Mölndal (Suède) ».

Des rassemblements ont aussi eu lieu aux Pays-Bas, en République tchèque et au Danemark. D’autres sont attendus en Norvège, Suède, Suisse, Irlande, Italie, Bulgarie, Estonie, Slovaquie…

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