Côte-d'Or - Histoire Un miraculé soigné à Nuits-Saint-Georges

En retraçant l’histoire de son grand-père, Philippe Rault a découvert que ­François Clément Rault, ­miraculé de la guerre 1914-1918, était passé par Nuits-Saint-Georges.
Marie Protet - 30 sept. 2015 à 10:22 | mis à jour le 30 sept. 2015 à 10:22 - Temps de lecture :
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Philippe Rault a conservé une photo de son grand-père, à l’époque où il était soldat. Photo SDR
Philippe Rault a conservé une photo de son grand-père, à l’époque où il était soldat. Photo SDR

L’histoire de François Clément Rault est ­incroyable. Elle commence dans le Nord-Pas-de-Calais avant de passer par la Bourgogne et particulièrement par Nuits-Saint-Georges. Son petit-fils, Philippe Rault, a cherché à retracer le parcours de ce soldat, miraculé de la Première Guerre mondiale. « Mon grand-père est né à Guînes, près de ­Calais, le 29 juillet 1889. Il est mobilisé le 3 août 1914 dans son régiment d’origine, le 72e régiment d’infanterie, caserne Friant à Amiens, dans la Somme. Il avait le matricule 313 », ­introduit-il.

Retrouvé presque nu et grouillant d’asticots

Le 10 septembre 1914, François Clément Rault est gravement blessé à Marupt dans la Marne. « Il a été laissé pour mort sur le terrain. Il ne sera ­retrouvé que plusieurs jours plus tard, presque nu et grouillant d’asticots, une jambe en ­lambeau, ayant reçu une balle explosive », témoigne ­Philippe Rault.

Le soldat est fiché à l’hôpital temporaire n° 2 de Clairvaux dans l’Aube, le 16 septembre. « Il recevra deux fois l’extrême-onction, la deuxième pour le tétanos, et s’en sortira. »

À l’hôpital avec Joseph Clemenceau ?

C’est là que François ­Clément Rault est rapatrié à Nuits-Saint-Georges. « Il va tout d’abord se retrouver à l’hôpital temporaire 33 de Nuits-Saint-Georges, puis ira se reposer dans une annexe, la maison Dufouleur, route de Dijon. Là-bas, il y avait 105 lits, et le corps médical était mis à la disposition pour recevoir les blessés », poursuit son petit-fils. Ce n’est pas terminé : l’annexe s’avère trop petite et il se retrouvera dans les locaux du patronage des garçons qui abritait 52 lits, « peut-être avec Joseph Clemenceau qui fut soigné dans cette commune à cette époque ». François Clément Rault rentre chez lui en 1916 pour se marier. Il est resté grand invalide de guerre toute sa vie avec une jambe « rafistolée. Le fémur a été ressoudé sur le péroné et le ­tibia. Il avait perdu la rotule ».

Nuits, la dernière pièce manquante

Philippe Rault est à la recherche de photos d’époque des lieux où a été soigné son grand-père : « Il ne me manque plus que ça pour terminer le fascicule que je rédige en son souvenir. Ce lieu m’est resté gravé en mémoire car, lorsque j’étais enfant, il me disait toujours qu’il avait eu la chance de boire du bon vin à Nuits-Saint-Georges ! Cela m’a permis d’orienter un peu mes recherches ».

Si vous disposez de photos pouvant intéresser Philippe Rault, contacter l’agence du Bien public de Beaune au 03.80.26.34.50 ou sur lbpbeaune@lebienpublic.fr