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Vieillissement : cerveau et sexe ne s'usent... que si on ne s'en sert pas

L'annonce, en janvier, par une équipe de l'Inserm d'un déclin cognitif dès l'âge de 45 ans a eu l'effet d'un électrochoc. Dans les esprits, ce seuil était placé à 60 ans.

Par Laure Belot

Publié le 24 avril 2012 à 14h55, modifié le 24 avril 2012 à 17h37

Temps de Lecture 2 min.

Pour freiner le déclin, l'idéal est de stimuler la capacité d'adaptation, notamment en favorisant les contacts humains, de visu ou par écrans interposés.

Dans notre société fortement touchée par la maladie d'Alzheimer – environ 880 000 personnes ont été diagnostiquées en France –, l'annonce, en janvier, par une équipe de l'Inserm, d'un déclin cognitif dès l'âge de 45 ans a eu l'effet d'un électrochoc.

Dans les esprits, ce seuil était placé à 60 ans. "Cette information n'est pas nouvelle", tempère le professeur Olivier de Ladoucette, psychiatre et gériatre, président de la Fondation Ifrad pour la recherche sur la maladie d'Alzheimer. "Nous avons plusieurs intelligences qui vieillissent à des tempos différents", précise-t-il.

Lire aussi l'entretien avec Olivier de Ladoucette : "On ne nous apprend pas à bien vieillir"

Selon ce spécialiste, l'intelligence dite "fluide", fondée sur la rapidité et la flexibilité mentale, décline en effet très tôt, à partir de 25 ans. C'est elle qui est utilisée en mathématiques ou en finance de marchés. "C'est pour cela que mathématiciens et traders sont plus performants avant 40 ans et que les découvertes dans ces domaines se font quand on est jeune", explique-t-il.

Par contre, l'intelligence dite "cristallisée", qui repose sur les acquis liés à l'apprentissage et l'expérience (langage, culture générale...), décline bien plus lentement : "Picasso, Verdi, Chagall ou encore Michel-Ange ont eu des productions remarquables à 70 ans, voire 80 ans", poursuit-il.

Notre cerveau possède une mécanique impressionnante : "C'est, de tous les organes humains, le plus chronorésistant, en dépit d'un émoussement réel mais modéré des fonctions cognitives", note cet expert.

MÉMOIRES MULTIPLES

Pour freiner le déclin, les mots croisés sont intéressants mais ne suffisent pas. "Mieux vaut faire du bridge que des patiences, du Scrabble que du sudoku", illustre M. de Ladoucette. Car nos mémoires sont multiples : auditive, visuelle, émotionnelle, procédurale... L'idéal est de stimuler notre capacité d'adaptation. C'est le cas en favorisant les contacts humains de visu ou par écrans interposés (mails, réseaux sociaux), mais aussi en voyageant ou en étant confronté à d'autres générations.

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Car le cerveau présente une caractéristique particulière : "Il s'use si on ne s'en sert pas, poursuit cet expert, comme une autre fonction, d'ailleurs, la sexualité." Continuer à avoir une vie sexuelle épanouissante en prenant de l'âge n'est plus tabou. "Nos comportements sexuels âgés ont changé, confirme le docteur de Ladoucette. L'arrivée du Viagra, à la fin des années 1990, a libéré la parole et les actes."

Autre bouleversement, les baby-boomers, héritiers de la révolution sexuelle et plutôt en bonne santé, sont désormais quinqua et sexagénaires. "Ce contexte nous a permis de découvrir qu'il existait une activité sexuelle après 50 ans, basée non plus sur la performance, mais sur la tendresse et l'échange, poursuit ce spécialiste. Cependant, on vit sur le tard sa sexualité comme on l'a vécue : un homme ou une femme hypersexués à 40 ans pourront avoir toujours des moments de plaisir à 80 ans mais moins fréquents. Et une personne moins intéressée cessera peut-être toute activité sexuelle vers 60 ans."

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