Une vie extraordinaire qui a jeté un pont entre l’Orient et l’Occident

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M. Bushrui s’est éteint le 2 septembre 2015 à l’âge de 85 ans.
M. Bushrui s’est éteint le 2 septembre 2015 à l’âge de 85 ans.

Le professeur Bushrui était issu d’une famille dont l’histoire remarquable remonte aux premiers jours de la foi bahá’íe. Son attachement profond aux enseignements de Bahá’u’lláh a trouvé une expression concrète dans ses contributions exceptionnelles à la promotion de l’entente entre les religions et de la compréhension interculturelle, dans ses efforts pour combler le fossé entre l’Orient et l’Occident, ainsi que dans son dévouement à la réalisation du principe cardinal de la foi bahá’íe, l’unité du genre humain.

Il a fait une contribution unique à la littérature et à l’éducation dans les mondes arabe et anglophone. Auteur d’un grand nombre d’ouvrages et d’articles érudits sur divers thèmes allant de la littérature à l’ordre mondial, en passant par la religion, il était l’un des plus grands spécialistes mondiaux de la littérature arabe et anglaise, et le tout premier non-occidental à être nommé Chair of the International Association of the Study of Irish Literature (président de l’Association internationale de l’étude de la littérature irlandaise).

Au cours de sa carrière de professeur, M. Bushrui a enseigné dans plusieurs universités en Afrique, en Europe, au Moyen-Orient et en Amérique et il fut le premier ressortissant arabe à être nommé à la chaire d’anglais à l’université américaine de Beyrouth, poste qu’il a occupé de 1968 à 1986.

En 1992, M. Bushrui a été le tout premier titulaire de la chaire bahá’íe pour la paix mondiale à l’université du Maryland, poste qu’il a occupé jusqu’en 2005. Il s’est consacré avec énergie à la mission de la chaire bahá’íe qui est de développer des alternatives à la résolution violente des conflits, de promouvoir l’éducation universelle et de rechercher des solutions spirituelles aux problèmes sociaux autrement insolubles.

Plus récemment et jusqu’au début de cette année, M. Bushrui était le directeur de la chaire Khalil Gibran pour les valeurs et la paix à l’université du Maryland ainsi que chercheur principal en études sur la paix au Center for International Development and Conflict Management (Centre pour le développement international et la gestion des conflits).

Tout au long d’une carrière prolifique, M. Bushrui a reçu de nombreuses distinctions et décorations, dont l’ordre du Mérite national libanais, le prix littéraire Una Ellis-Fermor de l’université de Londres, la médaille d’argent de l’Ordre sacré et militaire constantinien de Saint-Georges, une Outstanding Faculty Award de l’université du Maryland, la Maryland Governor’s Citation pour excellence dans l’enseignement, la Life Achievement Award de l’Association des anciens étudiants de l’université américaine de Beyrouth, la Temple of Understanding’s Juliet Hollister Award pour services exceptionnels dans la promotion de la compréhension interconfessionnelle. Sa Majesté la reine Noor de Jordanie, Mary Robinson, ancien haut-commissaire des Nations unies pour les droits de l’homme, Sa Sainteté le XIVe dalaï lama et le président Nelson Mandela comptent parmi les précédents récipiendaires du prix Hollister.

Et pourtant, les réalisations au cours de sa vie s’étendent bien au-delà des limites de ses travaux académiques ou de ses contributions offcielles sur les scènes nationales et internationales. M. Bushrui a travaillé avec des générations de jeunes gens pour promouvoir une culture de paix et il était mis à l’honneur dans les nombreux pays où il a enseigné pour la transformation qu’il a apportée dans la vie de ses étudiants.

En lui rendant un hommage le 3 septembre, la Maison universelle de justice a mis en exergue, au-delà de ses accomplissements intellectuels, les qualités de caractère qui ont fait aimer M. Bushrui par d’innombrables personnes partout dans le monde:

« C’est avec une profonde tristesse que nous avons appris le décès du bien-aimé et très estimé Suheil Bushrui, dont les nombreuses décennies de service inlassable à la cause de Dieu et à l’humanité suscitent un sentiment de profonde gratitude. Ses contributions scientifiques à la littérature tant arabe qu’anglaise, qui ont suscité tant d’éloges, furent animées par un désir permanent – inspiré par les idéaux bahá’ís de l’unité du genre humain et de la vérité religieuse – de faire découvrir mutuellement par l’Orient et l’Occident leur riche patrimoine littéraire, culturel et spirituel, ainsi que d’exposer l’universalité de l’esprit humain qui le sous-tend. Mais avant tout, ce qui a distingué ses réalisations académiques et ses autres accomplissements hors pair, c’est le rayonnement d’un excellent caractère, illuminé par les attributs de l’âme, qui nous fait penser à la description de ʻAbdu’l-Bahá des savants comme des êtres qui sont « versés dans les secrets de la sagesse divine ; qui sont avertis des réalités profondes des Saints Livres ; qui portent dans leur cœur le joyau de la crainte de Dieu et dont les visages lumineux brillent de la lumière de salut… ».

M.Bushrui laisse derrière lui une épouse Mary, une fille Nadia et un beau-fils James Malarkey, ainsi que des petits-fils Michael (et son épouse Nadine), Daniel et Kevin, et un arrière-petit-fils Marlon.

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