Documentaire : Le commerce de l’équitable

Documentaire : Le commerce de l’équitable

Diffusé sur Arte ce soir, 6 août 2013, à 22h25, le documentaire « Le business du commerce équitable » révèle les failles éthiques d’un secteur dont le succès économique ne se dément pas.

Acheter des produits issus du commerce équitable, c’est payer plus cher, certes, mais cela permet d’assurer une juste rémunération des petits producteurs des pays du Sud, croyez-vous. C’est bien dans cette optique qu’est créé dans les années 1980 le label Max Havelaar. Aujourd’hui, le commerce équitable pèse 5 milliards d’euros par an. Les trois-quarts des produits vendus le sont sous l’étiquette Max Havelaar, qui a fait le pari de travailler aussi avec la grande distribution. Le but affiché : changer le système de l’intérieur. Mais à qui profite ce business ? Tous les acteurs de la chaine de production bénéficient-ils de meilleures conditions de travail et de salaires ?

Sans grande surprise, le business se révèle très rentable pour la grande distribution : les produits « équitables » lui permettraient d’augmenter ses marges : jusqu’à 45% au total sur un paquet de café. Le constat ne s’arrête pas là : dans les plantations de bananes de République Dominicaine, les ouvriers agricoles sont, pour la plupart, des immigrés clandestins payés au salaire minimum, sans jours de repos, contrairement au cahier des charges.

L’organisme de certification du label, qui partage ses locaux avec ceux de Max Havelaar Allemagne, n’a rien vu : manque d’indépendance ? Manque de moyens ? L’une de ses responsables propose de mieux former les producteurs à la rédaction des contrats de travail.

Pour couronner le tout, on découvre que le label Max Havelaar est aussi accordé à certaines grandes plantations, contre des conditions de travail et de salaire des ouvriers agricoles cette fois-ci étroitement contrôlées. De quoi, pour eux, vivre à sept dans un cabanon de bric et de broc avec sanitaires collectifs de fortune. Pour la propriétaire de la plantation, c’est maison coloniale gigantesque avec piscine.

Enfin, le documentaire se penche aussi sur le cas du label Rainforest Alliance. Ce dernier ne se dit pas « équitable », mais a doublé ses ambitions écologiques initiales d’un côté « éthique », et a pour ambition de s’appliquer aussi aux multinationales. Une rapide visite dans une plantation certifiée par le label s’avère instructive : l’exploitation, gérée par l’énorme multinationale Unilever, ne remplit pas les critères d’amélioration des conditions de travail (ouvriers payés au poids de la récolte, discriminations, intimidations…). La raison ? Le non-respect des critères éthiques du cahier des charges de Rainforest Alliance ne sont pas un motif d’exclusion du label, nous explique, contrit, l’un de ses responsables.


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