Avec la crise, davantage de jeunes et de seniors candidats au microcrédit

  • Le microcrédit : une solution quand les banques nous tournent le dos.
    Le microcrédit : une solution quand les banques nous tournent le dos. SYLVIE CAMBON
Publié le , mis à jour
AFP

La semaine du micro-crédit se déroule du 1er au 5 février. Bilan et perspective de cette aide qui permet de s'en sortir et de rebondir.

Davantage de jeunes et de seniors ont recours au microcrédit pour créer leur entreprise et ainsi réintégrer le marché de l'emploi en cette période de crise, constate Catherine Barbaroux, présidente de l'Adie qui organise de lundi à vendredi la Semaine du microcrédit. Créée en 1989 sur le modèle de la banque fondée au Bangladesh par Muhammad Yunus, prix Nobel de la paix 2006, l'Association pour le droit à l'initiative économique (Adie) finance et accompagne des créateurs d'entreprises n'ayant pas accès aux crédits bancaires, le plus souvent demandeurs d'emploi et allocataires de minima sociaux.

5 000 € au maximum

Un décret publié en janvier vient de relever à 12 000 euros, contre 10 000, le plafond des sommes que ces personnes peuvent emprunter pour financer la création ou le développement d'une entreprise. Les chômeurs ou salariés souhaitant financer l'achat ou la réparation d'un véhicule, leur permis de conduire ou une formation, peuvent de leur côté emprunter 5 000 € maximum, contre 3 000 auparavant. En 2015, plus de 18 000 personnes ont eu recours à ces microcrédits, dont 14 501 personnes pour créer une entreprise ou la développer, a précisé Mme Barbaroux à l'AFP.

L'Adie a accordé 160 000 micro-crédits

"Cela fait trois années consécutives que les microcrédits accordés par l'Adie augmentent de 10 % ou plus", s'est-elle félicitée. Depuis sa création, l'Adie a financé plus de 160 000 microcrédits, participant à la création de plus de 116 000 entreprises. 68 % des emprunteurs percevaient un revenu social, 25 % étaient des jeunes de 18-30 ans, 18 % des seniors de plus de 50 ans. Le profil des emprunteurs s'est diversifié ces dernières années. "Nous avons vu arriver un public un peu différent avec la crise: davantage de jeunes et de seniors, des chômeurs de longue durée de plus de 50 ans", souligne Mme Barbaroux. Selon elle, seuls 16 % des emprunteurs n'ont pas réussi, au bout de trois ans, à maintenir l'activité de leur entreprise ni à retrouver un emploi.

Quelque 300 événements (journées portes ouvertes, ateliers d'information etc) sont organisés du 1er au 5 février à travers la France par l'Adie et ses partenaires (Pôle Emploi, missions locales, banques ...) pour faire connaître le microcrédit et la création d'entreprise comme voie de retour à l'emploi.