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COP21 : à quoi les Etats se sont-ils engagés ?

Chaque pays participant à la conférence de Paris sur le climat a rendu auparavant sa « contribution » détaillant les efforts qu’il est prêt à fournir.

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Publié le 30 novembre 2015 à 12h58, modifié le 30 novembre 2015 à 15h33

Temps de Lecture 3 min.

La conférence de l’ONU sur le climat (COP21) s’ouvre officiellement lundi 30 novembre. Jusqu’au 11 décembre, des représentants de 195 Etats vont tenter de trouver un accord sur la réduction d’émissions de gaz à effet de serre, pour limiter le réchauffement du climat en dessous des 2 °C d’ici à 2100.

Avant le début du grand rassemblement, chaque Etat a envoyé sa « contribution » (disponible sur le site de l’ONU) qui détaille les engagements qu’il est prêt à tenir au cours des prochaines décennies, parfois conditionnés à une aide financière internationale.

Les stratégies divergent selon les pays :

  • certains s’engagent à une réduction des émissions totales, d’autres détaillent des engagements par secteurs ;
  • certains mentionnent une date de référence fixe (par rapport à 1990 pour l’Union européenne, par exemple) tandis que beaucoup prennent le scénario « Business as usual » (BAU) comme référence (appelé dans la carte ci-dessous scénario « normal »). Il s’agit des prévisions d’émissions dans le système actuel, si rien n’est fait.
  • nombre de pays conditionnent leur contribution à une aide financière internationale, dans le cadre d’un « Fonds vert » mondial, qui sera l’objet d’intenses tractations lors de la COP21.

La carte ci-dessous synthétise les engagements de réduction des gaz à effet de serre (GES) de chaque pays, en fonction de leur part dans les émissions mondiales en 2012 (selon les données du World Resources Institute) :

1. Emissions de gaz à effet de serre : des périmètres différents

Difficile de comparer les engagements de réduction de GES entre eux car, avant une éventuelle uniformisation lors de la COP21, chaque Etat détermine la « date référence » à partir de laquelle il met en place ses mesures de réduction.

Chine, Etats-Unis et UE, les trois principaux pollueurs dans le monde

UE : – 40 %

Ainsi, les 28 Etats de l’Union européenne se sont engagés à réduire de 40 % ses émissions de GES d’ici à 2030 par rapport à 1990, soit la même date que celle évoquée dans le protocole de Kyoto, signé en 1997 et entré en vigueur en 2005. La Russie, la Norvège ou encore la Suisse ont choisi la même date référence.

USA : – 26 à – 28 %

Les Etats-Unis se sont engagés à une réduction de 26 à 28 % d’ici à 2025… mais par rapport au niveau de 2005. Cette année-là, le pays a connu un pic d’émissions à 5,8 milliards de tonnes d’équivalent CO2 émises (combustion de ressources fossiles inclue), contre 5,2 milliards en 2013 par exemple. Le Canada a proposé le même objectif de réduction d’ici à 2025, lui aussi ayant connu une forte augmentation de ses émissions entre 1990 et 2005.

Les émissions de gaz à effet de serre des Etats-Unis
En milliards de tonnes d'équivalent CO2.

Chine : pic en 2030

La Chine, elle, a adopté une stratégie différente. Le premier Etat pollueur au monde s’engage à atteindre son pic d’émissions de gaz à effet de serre en 2030, avant de diminuer ensuite. Pékin assure toutefois tenter de réduire son niveau d’émissions de CO2 de 60 à 65 % par point de PIB par rapport à 2005.

2. L’enjeu des forêts

Russie : – 25 à – 30 %

La Russie a rendu une copie en apparence ambitieuse en s’engageant à réduire de 25 à 30 % ses émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030 par rapport à 1990. Seulement, Moscou mise beaucoup sur ses forêts, qui représentent 25 % de la surface forestière mondiale. Qualifiées de « puits de carbone » car elles stockent le CO2, elles permettent de compenser des hausses d’émissions.

Le projet russe est finalement limité et présente « l’avantage » de ne pas avoir à changer en profondeur son modèle énergétique. Mais il pourrait être contrarié par les flammes : le World Resources Institute (WRI) s’est inquiété début avril de la croissance des incendies de forêt dans le monde, notamment en Russie. Le pays a perdu 4,3 millions d’hectares par an en moyenne entre 2011 et 2013, ce qui constitue le quart des pertes forestières mondiales.

La Russie n’est pas seule à jouer ce jeu-là : la Chine et l’Union européenne ont également inclus l’effet de stockage de CO2 par les forêts dans le calcul des émissions. En revanche, le Gabon, recouvert à 88 % par la forêt, ne l’a pas inclus dans le périmètre de réduction de ses émissions.

3. Le marché du carbone

Suisse : – 50 %

La Suisse a elle aussi fixé un objectif ambitieux : une réduction de 50 % de ses émissions de GES d’ici à 2030 par rapport à son niveau en 1990. Mais la Confédération helvétique, outre l’inclusion de la forêt dans le périmètre d’action, prévoit également d’avoir massivement recours au marché du carbone (à hauteur de 20 %), en achetant des crédits carbone et en participant à des projets de réduction d’émissions à l’étranger. Seuls les 30 % restants constitueront réellement une réduction des émissions nationales.

L’Union européenne, la Russie et les Etats-Unis, notamment, se sont engagés à ne pas inclure les marchés de compensation dans leur effort de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

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