SONDAGE CROP-LA PRESSE SUR LA LIBERTÉ D’EXPRESSION

MÉTHODOLOGIE

La maison de sondage précise que, « dans ce sondage, les résultats ont été pondérés afin de refléter la distribution de la population adulte au Québec selon le sexe, la région de résidence, la langue maternelle et le niveau de scolarité des répondants. Notons que compte tenu du caractère non probabiliste de l’échantillon, le calcul de la marge d’erreur ne s’applique pas ».

SONDAGE CROP-LA PRESSE SUR LA LIBERTÉ D’EXPRESSION

Muselés, les humoristes ?

Un sondage CROP commandé par La Presse concernant l’opinion des Québécois sur la liberté d’expression des artistes et des humoristes révèle que le sujet ne polarise pas les citoyens, et qu’ils sont plutôt ouverts à ce qu’on puisse rire de tout… sauf peut-être des handicaps et de l’apparence physique des gens.

Dans ce sondage, réalisé du 19 au 23 mai 2016 auprès de 1000 répondants – soit tout juste après un Gala Les Olivier qui a fait grand bruit lorsque des humoristes sont montés sur scène muselés en appui à Mike Ward et Guy Nantel, dont un numéro avait été écarté de la soirée – , 45 % des répondants estiment que les artistes ou les humoristes sont souvent ou toujours brimés, alors que 55 % considèrent qu’ils ne le sont que très rarement ou jamais.

Quand on y regarde de plus près, seulement 9 % croient qu’ils sont toujours brimés et 36 % souvent brimés, comparativement à 45 % qui jugent qu’ils le sont rarement et 10 % qu’ils ne le sont jamais. Bref, les réponses à cette question – « Croyez-vous qu’au Québec, la liberté d’expression pour les artistes ou les humoristes soit brimée ? » – se situent au centre.

Chez les répondants, ce sont surtout les 18-34 ans qui trouvent que les artistes et humoristes sont brimés, tandis que ceux qui considèrent qu’ils ne le sont que rarement se trouvent surtout chez les 55 ans et plus.

LES « LAIDS » MALAISES

C’est lorsqu’on demande aux participants quels sujets les humoristes ne devraient pas aborder que les réponses en révèlent un peu plus sur ce qui cause malaise. Au premier rang figurent les handicaps ou l’allure physique (pour 41 % des répondants). Viennent ensuite « viser un individu en particulier » avec 40 %, l’orientation sexuelle avec 23 %, l’origine ethnique ou raciale avec 22 %, la confession religieuse avec 16 % et l’orientation politique avec 6 %.

Mais aussi – ce qui est assez révélateur –, on constate que 38 % des répondants estiment que tous les sujets peuvent être abordés et, encore une fois, plus particulièrement pour les 18-34 ans. Les femmes sont plus sensibles à l’humour qui vise les handicaps ou l’apparence physique, des cibles qui heurtent aussi davantage les 55 ans et plus.

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