Hier soir, rien n'aura été donné au CEP Saint-Benoît. Il aura fallu 2h10 de dur labeur pour voir ces filles danser au milieu d'un Lawson enchanté.

De l'autre côté du filet, l'adversaire aura montré de très belles choses, fait preuve d'une combativité de tous les instants. Pour ne pas être mené deux sets à zéro, Mégane Suc et ses partenaires ont dû puiser dans leurs ressources assez tôt dans la soirée. Todorovic a entamé rapidement ce qui allait devenir un récital (lire chiffre ci-contre), avec six points sur les onze premiers de son équipe, dont trois blocks gagnants de suite (11-9). Problème: l'Américaine a dû se sentir un peu seule en attaque dans le premier acte. Romans s'est engouffré dans la faille, capitalisant sur quelques défaillances en réception, incarnées par la libero Julié. Précieuse en défense, Suc n'a d'abord pas été dans les bonnes conditions pour bien servir ses coéquipières.
Résultat: le CEP avait fait la course en tête (14-12, 20-18) mais s'est logiquement fait reprendre (21-21) avant de céder sur trois points gagnants du camp adverse (21-25). Coup dur, pas fatal. En leader assumée, Suc a planté trois aces coup sur coup pour éviter le doute (3-0).
Cela n'a pas suffi à distancer les Iséroises, déterminées à prendre l'ascendant. Avec des armes multiples, une marque plus variée que celle d'un CEP où les "Todoro" ont pris un peu trop de place, Romans a causé de gros soucis au collectif de Guillaume Condamin (8-6, 14-11 puis 18-18). Il a fallu une entrée réussie de Lemaire au service, avec un ace pour respirer (21-19), puis la classe de Todorovic en défense, transformée en bout de fil par Lados (24-21).
L'affaire s'est conclue par Todorova (25-22). Soulagement, avant de dérouler. Comme les deux précédentes, la troisième manche a flirté avec la demi-heure de jeu, preuve de l'acharnement des deux équipes à ne pas naviguer trop longtemps en eaux troubles au classement. Seule différence, pas des moindres: le CEP s'est dirigé assez tranquillement vers le gain du set (9-2, 15-7 puis 25-13), porté par une Kovacs un peu plus présente et une Todorovic toujours aussi inspirée.

Le show Todorovic,
la hargne
de Romans

Ces bonnes dispositions n'ont pas trouvé de prolongement immédiat. Pas de quoi faire le plein de points à la maison, donc, parce que Romans est reparti sur les chapeaux de roue, avec cet état d'esprit exemplaire, et que Poitiers s'est un peu endormi (3-7, 6-11, 11-18).
Perfor (m) antes, Pene et Bosjanok ont poursuivi leur travail de sape, alors qu'Hennaoui a signé une belle entrée pour remettre les siennes sur un pied d'égalité (18-25). Deux partout, balle au centre. Todorovic a montré la voie et assommé Gorospe d'entrée, sur un smash en pleine tête, avant le remake de Suc. Trois aces d'affilée au meilleur moment, avant deux points de Kovacs (6-0). Puis une fin en trombe, un dernier point de Suc (15-6) et deux points précieux. A défaut de trois.

la fiche

Les sets : 21-25 (en 28'), 25-22 (en 29'), 25-13 (en 28'), 18-25 (en 27'), 15-6 (en 19').
Arbitres : MM. Courtille
et Malateste.
Spectateurs : 1.000 environ.


CEP Poitiers Saint-Benoît : Suc 7, Kovacs 14, Merlaud 4, Todorovic 28, Todorova 14, Lados 6. Libero : Julié. Puis Lemaire 3, Camara 2.


Romans-sur-Isère : Jelic 3, Pene 19, Gorospe 4, Bosjanok 19, Saini 3, Kuzmitsova 6. Libero : Clément. Puis Pero, Hennaoui 6.

le chiffre

28

 C'est le nombre de points inscrits par Bojana Todorovic hier soir face à Romans-en-Isère. Comme souvent, l'Américaine aura été déterminante dans le succès des siennes. Au fil du match, la réceptionneuse-attaquante a monté le son, son seul vrai temps faible correspondant à la perte assez nette du quatrième set (18-25). Un ace, trois contres gagnants et 24 attaques gagnantes, c'est le bilan assez impressionnant de Bojana Todorovic, le tout pour cinq petites fautes directes. « Cela a été une guerre », déclara la joueuse après coup. Un combat remporté par le CEP, avec son Américaine en chef de file.

la phrase

« Cela a été une belle surprise de voir la salle Lawson-Body aussi garnie pour un match de volley féminin. »

Any Bordes, la présidente du CEP Saint-Benoît, ne pouvait être que satisfaite de la soirée vécue par le club. Près de 1.000 spectateurs avaient en effet effectué le déplacement pour supporter Emmanuelle Lados et ses partenaires. « J'aurais préféré un match plus court en notre faveur mais c'est la loi du sport. » Et la dirigeante d'ajouter : « Nous faisons tout ce que nous pouvons pour développer le volley féminin. Voir autant de monde à Lawson-Body prouve que l'équipe s'appuie sur un capital sympathie intéressant. »