Comment sortir de la « préretraite généralisée » ? « L’emploi des seniors : levier de croissance et de bien-être », publiée vendredi 19 juin par l’Institut Montaigne, est la première d’un ensemble de cinq notes qui seront regroupées dans un rapport s’intitulant « Faire du bien vieillir un projet de société. Logement, patrimoine et emploi des seniors ».
Cette première note, réalisée dans le cadre d’un groupe de travail présidé par Nicolas Moreau, président-directeur-général d’AXA France, rappelle que depuis les années 1970, les seniors sont la variable d’ajustement quand l’emploi se fait rare. Qu' « à partir de 55 ans, les seniors sortent massivement du marché du travail : le taux d’emploi baisse de plus de 25 points entre 54 et 57 ans. »
Repousser de 50 à 60 ans l’accès aux indemnisations
Que les « préretraites » ont été remplacées par des conditions d’allocations modifiées pour permettre aux seniors sans emploi d’être soutenus financièrement jusqu’à l’âge de la retraite. Mais que le relèvement de l’âge légal de départ à la retraite a « désaligné les intérêts des entreprises et ceux des seniors pour qui la fin d’activité ne signifie plus une transition facile vers la retraite à taux plein ». En clair : les seniors sont plus prudents avant de se décider à quitter l’entreprise. Alors que certains employeurs les voient toujours comme « une population coûteuse et potentiellement moins adaptée aux évolutions technologiques ».
Pour sortir franchement de cette « préretraite généralisée », l’Institut Montaigne propose de « repousser de 50 à 60 ans l’âge minimum [requis] pour accéder aux conditions d’indemnisation plus favorables pour les seniors », affirmant que cela « pourrait augmenter le taux d’activité des seniors ». Aujourd’hui les plus de 50 ans peuvent être indemnisés durant trois ans s’ils sont au chômage (contre 2 ans pour les autres).
L’objectif louable visé par cette proposition est que plus personne, ni les seniors ni l’entreprise, n’ait intérêt à la sortie du marché du travail des « plus de 50 ans ». Sauf que cette mesure s’adresse aux seniors et pas aux entreprises. « Il faut également agir en direction des entreprises tant l’activité des plus de 50 ans est un enjeu aux multiples conséquences » précise toutefois l’Institut Montaigne.
L’emploi ne se décrète pas.
Le relèvement de l’âge légal de départ à la retraite n’a d’ailleurs pas été particulièrement favorable à l’emploi : « Les réformes récentes ont permis une augmentation du taux d’activité des seniors mais non un meilleur taux d’emploi » indique la note. La différence est que le taux d’activité intègre les chômeurs. Le « taux d’activité », c’est le rapport entre le nombre d’actifs (actifs occupés et chômeurs) et l’ensemble de la population correspondante.
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