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Nice, une réserviste témoigne : "Si on me rappelle, j'irai défendre mon pays"

TEMOIGNAGE - François Hollande a fait appel à la réserve professionnelle après l’attentat de Nice. Une réserviste explique au JDD pourquoi elle est prête à reprendre du service.

Axel Roux , Mis à jour le
Une femme militaire lors des commémorations de 1945 à Toulouse, en 2016.
Une femme militaire lors des commémorations de 1945 à Toulouse, en 2016. © Sipa

Amina (le prénom a été modifié) a découvert l’horreur tard dans la nuit de vendredi. Quelques heures plus tôt, un camion fonçait dans la foule après le feu d’artifice du 14-Juillet à Nice, tuant au moins 84 personnes, dont dix enfants et adolescents . Quand François Hollande prononce en direct l’appel de la réserve opérationnelle , il est un peu moins de 4 heures du matin. La réserviste est en train de nourrir son fils de trois mois. Frappée d’abord par l’effroi de l’attentat, elle se ressaisit vite : "Quand on est appelé, on n’a pas le choix. Bébé ou pas, on est sous le drapeau."

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Lire aussi : Hollande veut augmenter le nombre de réservistes

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"C’est comme si on avait un frère ou une sœur qui allait mal"

Amina est rentrée dans l’Armée de l’air en 2005 à l’âge de 18 ans. Elle y est restée sept ans et ne regrette pas son choix, malgré une très modeste rémunération. "J'ai commencé à 1.180 euros en étant logé sur base pour finir à 1.200 en 2012, quand un coiffeur présidentiel touche 9.000 euros par mois. " Aujourd’hui âgée de 31 ans, elle explique : "Quand on a été militaire aussi longtemps, c’est comme une famille." Avant de poursuivre : "C’est comme si on avait un frère ou une sœur qui allait mal. On partirait dans l’urgence, sans vraiment réfléchir. C’est un peu pareil. Si on a besoin de nous, il faut qu’on soit là. C’est un devoir."

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Un devoir de soutenir des forces de l’ordre à bout de souffle. "Quand je vois les policiers épuisés qui ne peuvent pas prendre de congés, je me dis qu’on peut être utile", glisse la réserviste. Une volonté de mettre ses compétences à disposition. Agent de protection et de sécurité dans la vie civile, Amina n’a jamais vraiment perdu ses réflexes de l’armée. "On aura sans doute une remise à niveau, mais ne serait-ce que pour les missions de filtrage, je peux être opérationnelle très vite, assure-t-elle. Ce n’est pas grand-chose, mais on peut dissuader un petit peu… "

"Je partirai l’esprit libre"

Une conviction aussi : ne pas laisser les amalgames diviser la France. "Je suis Française, d'origine algérienne et musulmane. Mon grand-père s’est battu contre les Allemands pendant la Seconde guerre mondiale. Si on me rappelle, j’irai défendre mon pays." Amina pense également à l’avenir. "J’ai mis au monde un petit garçon de trois mois. J’espère que quand il aura 18 ans, il vivra dans un monde plus sain."

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Pour elle comme de nombreux réservistes, l’appel du Président risque de chambouler sa vie. Amina se dit prête quand même. "Mon fils sera avec son père et la famille pourra m'aider pour la garde." Puis ajoute : "Je partirai l'esprit libre. Mon bébé est en sûreté, ce n’était pas le cas des enfants tués à Nice."

Samedi, Amina n’avait toujours pas été contactée par le ministère de la Défense.

Source: leJDD.fr

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