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Chaillot se veut une vitrine internationale de la danse

¤ Le temple de la danse est à l'honneur des années croisées France-Corée. ¤ Il accueille des compagnies du monde entier et fait tourner en permanence de 60 à 70 de ses créations.

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Par Martine Robert

Publié le 23 juin 2016 à 01:01

Il avait fait en 2015 l'ouverture de l'Année France-Corée avec la cérémonie du « Jongmyo Jeryeak »; il la clôture cette semaine avec la création « Le Shiganè Naï » de José Montalvo, qui avait déjà eu le privilège d'être présentée à Séoul en mars, lors du voyage officiel de Jean-Marc Ayrault, ministre des Affaires étrangères.

Si le Théâtre national de Chaillot a reçu tous ces honneurs, c'est que Didier Deschamps, son directeur depuis cinq ans, en a fait un temple de la danse reconnu au-delà des frontières. Pour conforter son rayonnement, Chaillot a reçu l'aide de l'Institut français, de partenaires culturels coréens, et de mécènes privés. « Le monde est à Chaillot et Chaillot est dans le monde : nous sommes un théâtre national et nous nous devons d'être aussi une vitrine internationale », souligne Didier Deschamps.

Ainsi, de 30 à 40 % des spectacles programmés par ce théâtre face à la tour Eiffel viennent de l'étranger. Pour ce faire, Didier Deschamps doit chaque fois chercher des soutiens logistiques et financiers tels ceux d'Air France ou de la Fondation BNP Paribas qui participent à la prise en charge des compagnies étrangères reçues à Paris. Ou trouver des troupes elles-mêmes aidées, comme l'est Batsheva par l'ambassade d'Israël. De nombreux territoires accompagnent en effet leurs artistes dont ils font des ambassadeurs, tels la Norvège, le Québec ou l'Andalousie.

Chaillot de son côté fait tourner ses propres créations : environ de 60 à 70 spectacles sont donnés en permanence en Europe, Asie, Russie, Israël... Mais peu en revanche aux Etats-Unis. « Les théâtres là-bas ne sont pas subventionnés et ils proposent des cachets très faibles ne couvrant pas les frais. Dommage car la France offre une telle visibilité aux compagnies américaines que l'on serait en droit d'attendre une réciprocité », observe Didier Deschamps.

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Des métiers à repenser

Le budget de 20 millions d'euros de Chaillot, largement subventionné par l'Etat, provient pour un tiers des recettes propres issues de la billetterie (mais les prix sont serrés), des coproductions, des locations d'espace (actuellement amputées par les travaux, voir encadré), et du mécénat. Ce dernier, qui génère 1,2 million d'euros, se développe via trois dispositifs : le fonds de dotation « Le Manège » a permis de fidéliser pour trois ans 9 entreprises donnant annuellement 100.000 euros chacune (Orange, Groupama, Eurostar, RFF, Tilder, Alvarez et Marshall, Dentsu-Ageis, Ayming, Crédit Agricole); le Cercle de Chaillot propose, lui, un mécénat plus ponctuel (la Fondation SNCF en fait partie); enfin, le « crowdfunding » tente d'intéresser un large public à la rénovation des fresques Art déco mais il est loin d'avoir rapporté les 2,5 millions nécessaires. Un mécénat de compétences est donc recherché.

Au fur et à mesure que Chaillot change, les métiers de ses 125 permanents évoluent. Didier Deschamps va devoir s'atteler à la délicate révision sur dix-huit mois de la convention collective dans un établissement très syndiqué et où subsistent des disparités de traitement entre ouvriers et employés qui n'ont plus forcément raison d'être.

Martine Robert

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