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Mieux vieillir chez soi grâce aux objets connectés

Publié le24-11-2014

Aujourd’hui, vieillir à son domicile et bien y vivre est le premier souhait des personnes âgées. Mais vieillir chez soi c’est aussi faire face à l’isolement, la solitude et à l’éloignement familial, ce qui soulève des questions de sécurité, de lien social et de soins. Les objets connectés qui inondent notre quotidien pourraient être un atout considérable pour répondre à ces enjeux.

On parle de plus en plus des nouvelles technologies et des « objets connectés » au service de l’autonomie. Selon un récent sondage TNS-Sofres pour la Mutuelle générale, 93% des Français estiment que ces outils pourraient les aider à bien vieillir.

Sécurité pour la personne âgée et sa famille
Première cause de mortalité accidentelle parmi les personnes âgées, la chute doit être mieux prévenue afin de limiter la perte d’autonomie. 90 % des chutes accidentelles concernent des personnes âgées de plus de 65 ans et 40 % des personnes hospitalisées après une chute ne peuvent plus retourner vivre chez elles.
Pour assurer la sécurité des personnes, les solutions se diversifient et se perfectionnent. Des offres de téléassistance existent depuis longtemps sans avoir réellement trouvé leur public. Aujourd’hui elles se modernisent et tentent de dépoussiérer une image un peu désuète.

Ainsi, de nombreuses sociétés de téléassistance lancent ou étudient des solutions mobiles, reliant un bouton d’alerte à un smartphone (ex. Filien-ADMR), ce qui permet de disposer de l’assistance élargie hors de chez soi. Le principe reste le même : l’alerte est donnée à une plateforme téléphonique elle-même en lien avec les personnes identifiées comme pouvant intervenir en cas de problème. Les évolutions sont technologiques mais aussi esthétiques. Pour rendre plus désirables ces objets dont certains peuvent être portés autour du cou, les marketeurs conçoivent des objets plus discrets, plus esthétiques afin de faciliter leur appropriation. Cela permet à la fois de dépasser plus facilement la difficile acceptation de la perte d’autonomie et de toucher un plus grand nombre de consommateurs. C’est ainsi qu’Assystel a lancé Framboise, un bouton d’alerte qui s’insère à une gamme de bijoux. Le bouton d’alerte devient ainsi un prétexte à rester coquette.

Autre innovation technologique au service de la sécurité des personnes âgées : les capteurs.
Ils sont particulièrement utiles pour la prévention et la détection des chutes. Les sols connectés capables de détecter les chutes et donner l’alerte se développent. Il existe également des « patchs anti-chute », reliés à des capteurs dans les murs. Les chutes des personnes âgées se produisant fréquemment la nuit sur le parcours lit-toilettes, les chemins lumineux permettent de guider la personne dans ses déplacements nocturnes.

Enfin, on a beaucoup parlé ces derniers mois des bracelets électroniques, qui permettent de géolocaliser les personnes âgées lors de leurs déplacements, et d’assurer ainsi leur sécurité. Un objet qui pose cependant la question de la liberté d’aller et venir des personnes équipées de ces bracelets. Pour répondre à cette question, le Comité national pour la bientraitance a mis en place une charte de la géolocalisation qui vise à trouver un point d’équilibre entre liberté d’aller et venir et sécurité.

Maintenir un lien social
Les objets connectés sont aussi des vecteurs de lien social. Ils aident à rompre l’isolement des personnes âgées. De nombreuses personnes se retrouvent seules, parce que trop éloignées géographiquement de leur famille, parfois loin de zones habitées et n’étant plus en capacité de se déplacer. Les tablettes tactiles et les ordinateurs adaptés y remédient : interfaces faciles à utiliser, elles permettent de rester en lien avec ses proches et d’être en réseau, avec les plateformes communautaires, « réseaux sociaux », comme Hakisa ou Facilien.

Le frein majeur à leur développement c’est la fracture numérique. Souvent les personnes seules peuvent aussi être celles qui sont défavorisées et ne sont pas familières avec internet et l’électronique. Des initiatives émergent pour les aider, comme celle de Carenet, projet européen. En France, l’Institut Iperia et la Fepem (Fédération des particuliers-employeurs) ont mis en place des expérimentations auprès des assistantes de vie et des personnes âgées, qui ont été formées ensemble à l’utilisation de tablettes tactiles.

Du bien-être au suivi médical à domicile
L’avènement de l’ère numérique ouvre de nouvelles perspectives pour le bien vieillir à domicile. Le marché des objets connectés a pris son envol et envahit de nombreux domaines de la vie quotidienne. Ainsi nombreux sont les objets connectés qui permettent de mesurer des performances, de surveiller son poids, son rythme cardiaque, sa mobilité… Ceux-là sont au service du bien-être, et recouvrent ce qu’on appelle le « quantified self », la mesure de soi, en recevant les données produites par soi-même sur son smartphone.
L’enjeu plus important est celui de la e-santé. De son domicile le patient pourra alimenter en continu des données sur des constantes biologiques comme sa tension artérielle, sa température en utilisant des appareils bio-médicaux connectés. L’agrégat et la lecture intelligente de ces constantes permettra de générer des alertes auprès de la personne âgée elle-même, mais surtout de déclencher un dispositif de proximité socio-médical, familial ou de services médicaux à distance. C’est ce que tentent aujourd’hui les services de « box », qui proposent un abonnement à un ensemble de services reliés à des objets connectés dans la maison. Ils sont en plein développement à l’instar de ce que peut proposer SeniorAdom ou Onela. Le développement de ces offres repose sur leur capacité de respecter la vie privée et la sécurité liée à l’exploitation des données personnelles.

A une plus grande échelle, l’Etat s’empare de la e-santé. Le gouvernement a lancé plusieurs initiatives dont le programme « territoires de soins numériques », qui expérimente en grandeur réelle des parcours de soins numériques pour les patients : les premiers patients connectés – qui peuvent ainsi rester chez eux, tout en bénéficiant d’un suivi médical permanent – devraient voir le jour dès 2015. A l’échelle plus locale, des établissements commencent à mettre en place des cabines de téléconsultation comme dans cette maison de retraite à Cluny.

Les robots d’assistance, « objets à tout faire »
Enfin, il y a les robots d’assistance, les plus futuristes des objets connectés. Ce sont un peu des « objets connectés à tout faire ». Paro, le robot-phoque japonais, a été pionnier dans ce domaine. Depuis, de nombreux programmes, comme le projet européen Giraff, consacrent des recherches à perfectionner ces robots d’assistance. De plus en plus, ils parviennent à s’adapter à la personne qu’ils aident, apprennent à répondre à ses besoins spécifiques. Ils peuvent même être des secouristes en cas de chute et donner l’alerte. Mais, s’ils peuvent effectivement devenir des aides précieuses pour la personne, ils ne sauraient se substituer à une vraie présence humaine, qu’aucun objet connecté ne pourra jamais remplacer.

Sandrine GOLDSCHMIDT

Tags : Innovations, Santé : prévenir la fragilité