La conférence LeWeb explore le monde du corps connecté
Le rendez-vous créé par Géraldine et Loïc Le Meur fête cette année son onzième anniversaire.L’édition 2014, qui se tient jusqu’à jeudi aux Docks de Saint-Denis, met l’accent sur la santé.
Par Nicolas Rauline
Le développement des capteurs et la démocratisation des smartphones ont fait tomber les dernières barrières : Internet se libère des écrans et se retrouve désormais partout, y compris sur les humains eux-mêmes. Panorama des nouvelles tendances, qu’elles viennent de la Silicon Valley ou d’ailleurs…
La santé connectée, « the next big thing »
A voir le programme de cette édition 2014 de la conférence LeWeb, qui s’ouvre aujourd’hui aux Docks de Saint-Denis, la santé connectée est très clairement la tendance du moment. Les start-up américaines et européennes positionnées sur ce créneau sont, cette année, venues par dizaines. Beaucoup d’entre elles misent sur l’automédication et la prévention. Avec le perfectionnement des capteurs sensoriels, placés soit dans le smartphone soit dans des bracelets, les applications peuvent recueillir des centaines de données sur l’utilisateur (rythme cardiaque, tension, phases de sommeil, etc.). Celles-ci sont ensuite analysées et peuvent servir à l’aide au diagnostic. Des applications s’appuient ainsi sur ces données pour fournir, par exemple, un programme de remise en forme à leurs utilisateurs ou un suivi médical personnalisé. Clue, développé en Allemagne, et qui doit annoncer son lancement en France cette semaine, aide de son côté les femmes dans la gestion de leurs cycles menstruels.
Mais le phénomène peut aller plus loin, avec, notamment, du matériel médical connecté de pointe. C’est le cas, par exemple, des appareils fabriqués par la société française Imactis, qui a développé une sorte de GPS qui permet au radiologue d’emprunter l’angle optimal lors d’une radio.
Les « wearable », enfin accessibles
Là encore, Internet prend des allures de science-fiction : outre les lunettes connectées ou les montres, d’autres objets supportent désormais une connectivité. C’est le cas de tee-shirts (comme celui du français Cityzen Sciences, qui a récemment annoncé un partenariat avec Asics pour le développement d’un tee-shirt connecté), de fourchettes (comme la Hapifork, qui permet de contrôler ce que l’on mange) ou encore de brosses à dents qui, reliées à des applications, permettent de surveiller sa santé bucco-dentaire.
La méditation, en vogue
La méditation fait de nombreux adeptes parmi les patrons de la Silicon Valley. Loïc Le Meur lui-même la pratique au moins une heure par jour. Sur la conférence LeWeb, une salle sera même aménagée pour faciliter la méditation des participants ! Le cofondateur de Twitter Evan Williams a introduit des séances collectives de méditation dans sa nouvelle start-up, Medium. Et le thème a même sa conférence, Wisdom 2.0, organisée fin février à San Francisco. Plusieurs start-up ont développé des applications d’aide à la méditation, comme Headspace, qui donne des conseils pour apprendre les techniques de base et accompagne l’utilisateur personnellement, en lui fournissant de nombreuses statistiques sur ses séances (leur durée…).
Vers le transhumanisme ?
Les travaux sur le cerveau ont pris une nouvelle tournure ces derniers mois. C’est désormais clairement l’objectif des transhumanistes – le téléchargement et la sauvegarde de la mémoire humaine – qui est affiché. Plusieurs sociétés parviennent déjà à relier des applications au cerveau et à en extraire des données liées aux émotions, au travail cérébral… Le vainqueur de la compétitionde start-up de l’an dernier, le polonais Intelclinic, avait séduit le jury en présentant un masque relié aux émotions du cerveau et qui permet de dormir moins en se calquant sur les phases de sommeil. Certaines sociétés, comme la californienne Halo Neuroscience, revendiquent même une amélioration de l’activité cérébrale grâce à des traitements par infrarouges, chocs électriques ou ondes radio.