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Encore un peu de répit pour Buroform

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La décision du tribunal permet la continuité de l'activité pour Buroform, fabricant de mobilier de bureau français jusqu'au début de l'année 2015. Encore 3 semaines pour trouver un repreneur potentiel.

Arfeo-Buroform à Valdivienne, dans la Vienne
Arfeo-Buroform à Valdivienne, dans la Vienne © Radio France

Ouf de soulagement pour les salariés de Buroform, à Valdivienne, dans le Sud Vienne. Le tribunal de commerce de Laval a prononcé la liquidation de l'entreprise Arféo-Buroform, avec poursuite d'activité jusqu'au 8 janvier. Il a par ailleurs accordé un délai jusqu'au 6 janvier pour trouver un repreneur éventuel .

En début de semaine, aucun dossier de reprise n'avait pourtant été déposé au tribunal de commerce. Les sites de Château-Gontier (Mayenne) et Valdivienne (Vienne) avaient pourtant reçu la visite de six entreprises ces derniers mois.

En savoir plus avec le Décodeur de l'info: Arfeo-Buroform, une aventure hors du commun.* *

L'histoire d'Arfeo-Buroform, c'est une aventure hors du commun. Il faut savoir que c'est quand même l'une des plus grosses SCOP de ces 15 dernières années, l'une des plus grosses à la création en tout cas, puisque sur les 220 salariés des 2 sites (Valdivienne, et Château-Gontier en Mayenne), 164 ont accepté de devenir salariés-associés . Pour cela, ils empruntent 2 500 euros minimum chacun à Valdvienne. 4 000 euros en Mayenne. Résultat : en novembre 2012, ils réussissent à réunir la somme nécessaire pour reprendre leur entreprise sous forme de SCOP : 1 300 000euros. Dès lors l'activité peut se poursuivre : la production se partage sur les 2 sites : A Château-Gontier le mobilier de bureau métal, et à Valdivienne, le bois !

Un savoir-faire reconnu mais un contexte difficile

Preuve que leur savoir-faire est reconnu, la SCOP conserve son répertoire clients. Non seulement, les salariés parviennent à conserver leurs gros clients, mais ils en attirent d'autres. Le problème, c'est la conjoncture économique: "Personne en 2012 n'avait prédit l'arrivée d'une seconde crise en 2013" , selon Michel Moinet, patron d'Arfeo-Buroform. C'est un premier coup dur !

"Personne en 2012 n'avait prédit l'arrivée d'une seconde crise en 2013"

Et puis, il y a la vie en entreprise qui change : Plus de mails, moins de papier, donc moins de dossiers à ranger, bref, "moins de besoins en mobilier de bureau ", comme le constate Michel Moinet. C'est le 2ème coup dur ! En reprenant leur entreprise sous forme de SCOP, les salariés avaient prévu une baisse d'activité : ils avaient tablé sur un business plan de 30 millions d'euros, au lieu de 36 millions auparavant. Mais avec la crise, et la baisse des commandes, impossible de tenir l'objectif. D'autant que chaque mois, il faut payer les salaires et les charges : une masse de 350 000 euros par mois pour les 220 salariés.

A cela, s'ajoutent les fameux loyers, rééchelonnés depuis l'avènement de la SCOP, mais tout de même : 30 000 euros par trimestre pendant 20 ans. Soit 2 400 000 euros de crédit remboursé sous forme de loyers + une valeur de rachat des locaux pour 600 000 euros à la fin. Ce qui permet d'arriver au 3 000 000€ prêtés par la Banque publique d'investissement. De bons résultats malgré tout Malgré ces conditions, le bilan est plutôt satisfaisant, et c'est bien ça le pire dans l'histoire, puisque malgré ces écueils, Buroform enregistre en 2014 un* "chiffre d'affaire en hausse de 20%",* selon Michel Moinet, le patron d'Arfeo-Buroform*.* C'est bien mais pas suffisant. En avril dernier, il manque un petit million d'euros pour consolider la trésorerie et permettre à la SCOP de poursuivre son activité. Les salariés frappent à toutes les portes : banques et collectivités. En vain ! D'où la situation actuelle : redressement judiciaire, liquidation avec poursuite d'activité jusqu'au 8 janvier, possibilité de présenter un repreneur d'ici au 6 janvier.

**Pourquoi si peu de candidats interessés ? **

Depuis leur placement en redressement judiciaire, Buroform a reçu la visite de 6 candidats éventuels à la reprise. Mais depuis, surprise: aucun d'eux n'a déposé de dossier auprès du Tribunal de commerce de Laval.

Selon les salariés, certains candidats à la reprise sur le site de Valdivienne ont été refroidis par la question des loyers : 30 000€ par trimestre pendant 20 ans, avec une valeur de rachat de 600 000€ en plus au terme des 20 ans.

Ce qu'il faut savoir, c'est que c'est l'Etat qui est propriétaire des murs, via la Banque publique d'investissement puisque c'est la BPI, Banque Publique d'Investissement qui a prêté l'argent en échange de ces loyers. Majencia, le leader du mobilier de bureau en France est prêt à reprendre le site de Valdivienne, mais à condition de racheter les murs. Ce dernier n'a pas confirmé l'information, mais si c'est avéré, reste à savoir si l'Etat va accepter de vendre, et surtout à combien.

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