Bien vivre sa retraite, c’est avant tout bien la préparer

Pierre Vinot a plus de 150 séminaires à son actif. À 71 ans, cet ancien directeur de ressources humaines n’en finit pas de préparer sa retraite. Mais surtout, il y prépare les autres. C’est l’objet de ses conférences et de son dernier livre, «La retraite, c’est du boulot!»

Interview : Corinne Marlière
Bien vivre sa retraite, c’est avant tout bien la préparer
Seniors golf ©Fotolia

Pierre Vinot, n’est-ce pas surtout la préparation à la retraite qui est du boulot?

Oui bien sûr, il faut une bonne année pour construire sa retraite et faire le deuil de tout ce qu’on laisse. Mais après, il faut également poursuivre cette construction, et ça aussi c’est du boulot!

Dans votre livre, vous décrivez trois types d’attitudes face à la retraite. Sont-elles toutes à conseiller?

L’une des réactions est le repli sur soi. C’est ne plus communiquer, ne plus exister dans l’univers social et relationnel. C’est évidemment très mauvais. Le redéploiement, en revanche, c’est se désinvestir de notre activité professionnelle, mais c’est utiliser ses forces ailleurs, c’est les redéployer dans des clubs, des activités caritatives, des passions personnelles. Toute énergie non utilisée est perdue, alors consacrons-la à de nouvelles occupations! Il y aussi la reconstruction, cette capacité à se redonner une identité nouvelle. Je donne l’exemple de ce directeur commercial d’une grande société informatique qui, une fois à la retraite, devient chef d’orchestre, parce qu’il en a toujours rêvé. Mais c’est plus rare évidemment.

L’un des dangers de la retraite, c’est aussi la perte de structures et de repères. Comment y faire face?

La meilleure solution, c’est de continuer à avoir des habitudes. Par exemple, on fait systématiquement un voyage en septembre. On a son repère, ce qui permet de structurer sa vie, les moments avant le voyage, les moments après. Il faut des marques.

Une autre difficulté du passage à la retraite, c’est aussi la perte des contacts sociaux. Vous parlez même d’anorexie sociale…

L’anorexique n’a pas conscience qu’il ne mange pas. Le retraité en manque de contacts sociaux, c’est pareil. Il prétend que voir une personne par semaine, ça lui convient. Qu’il est bien content d’être tout seul. Évidemment, comme l’anorexique, il se trompe! C’est bien pour cela qu’il faut se préparer avant la retraite, trouver d’autres relations sociales que celles du boulot. La retraite, ce n’est pas un départ en vacances bien structuré avec un début et une fin, c’est une autre vie.

Pour vous, quel est le pire cliché du retraité?

Le retraité est un inactif, c’est un homme ou une femme qui se repose. Prenez l’expression «quitter la vie active», quelle horreur! Mais cette image d’Épinal a tendance à évoluer, heureusement. Quand vous prenez votre retraite, vous avez encore en moyenne une vingtaine d’années à vivre. Ce n’est pas pour être inactif !

« Nous ne sommes pas encore vieux ! »

Bien vivre sa retraite, c’est avant tout bien la préparer

Voilà un petit bouquin facile d’accès, bourré de cas concrets (réels) et de mises en situation pratiques qui suscitent la réflexion personnelle.Il s’adresse aux lecteurs qui ont la pension en ligne de mire ou qui viennent d’y accéder. Hyperactif et ancien cadre supérieur français, son auteur (71 ans) oublie parfois en chemin les travailleurs à la carrière plus conventionnelle et les indépendants. Mais la plupart de ses conseils valent pour tous, et même pour les plus jeunes, histoire qu’ils se fassent une autre image du «vieux retraité».

Pierre Vinot, «La retraite, c’est du boulot!», Renaissance du Livre, 125 p.

Le dossier "Seniors, en route pour uneseconde vie !" est à découvrirdans L'Avenir de ce jeudi 19 novembre, sur tablette iPad ou Android et surPC.

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