Les enfants allergiques aux arachides courent beaucoup plus de risques d'exposition à la maison qu'à l'école, selon une étude canadienne publiée dans la revue Clinical and Translational Allergy.

Sabrine Cherkaoui de la Faculté de médecine de l'Université de Montréal et ses collègues des universités McGill et de Calgary ont suivi 1 941 enfants souffrant d'une allergie aux arachides diagnostiquée. L'âge moyen au moment du recrutement était de 6,9 ans, et la durée moyenne de participation, de 2,9 ans. Durant cette période, 429 enfants ont subi 567 expositions dont 11,3 % ont été évaluées comme «graves» et 50,1 % comme « modérées».

C'est à la maison que les enfants couraient le plus de risques. De plus, lorsque les enfants avaient une réaction allergique de modérée à grave, il arrivait souvent que les parents et le personnel médical ne sachent pas comment réagir de façon appropriée.

Seulement 42 % des réactions allergiques graves répertoriées ont fait l'objet d'une évaluation par un professionnel de la santé, et presque 1 cas sur 6 n'a pas été traité du tout. Quant aux réactions modérées, des soins médicaux n'ont été réclamés que dans 25 % des cas.

37 % des expositions ont eu lieu au domicile de l'enfant. Les résidences d'autres personnes et les restaurants comptaient respectivement pour 14,3 % et 9,3 % des cas. Les écoles et les garderies où les arachides sont interdites représentaient 4,9 % des cas d'exposition, alors que la proportion était de 3 % pour celles où les arachides sont autorisées. Les lieux autres ou inconnus comptaient finalement pour 31,6 % des expositions.

Les expositions accidentelles devenaient de moins en moins fréquentes à mesure que l'étude avançait, ce que les chercheurs attribuent à l'élaboration de meilleures stratégies d'évitement par les enfants et les parents. Le risque était toutefois élevé pour les adolescents qui peuvent être plus sujets à avoir des comportements à risque.

Les chercheurs formulent deux explications possibles pour l'absence de différence entre les écoles et les garderies qui interdisent les arachides et les autres.

« Tout d'abord, les écoles et les garderies qui autorisent les arachides font vraisemblablement un bon travail de gestion du risque en raison de la conscientisation accrue au sujet des dangers. Ensuite, lorsque les arachides sont interdites, l'enfant peut finir par éprouver un faux sentiment de sécurité, alors que des aliments contenant des arachides peuvent être apportés et partagés avec lui par inadvertance », explique la Dre Cherkaoui.

« La découverte la plus importante de l'étude est le fait que la plupart des expositions accidentelles de modérées à graves étaient mal gérées par le personnel soignant et les médecins », ajoute-t-elle.

« Nous pensons qu'une meilleure éducation est de rigueur sur l'importance de prendre des mesures strictes d'évitement des allergènes et de gérer les chocs anaphylactiques rapidement et correctement. »

Psychomédia avec sources : Université de Montréal, >Clinical and Translational Allergy.
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