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Piratage de Sony Pictures : la colère de George Clooney et Guy Delisle

L'acteur déplore que Sony se soit retouvé seul face à l'attaque et aux menaces des hackeurs. L'auteur est consterné par l'annulation de l'adaptation de sa BD « Pyongyang ».

Le Monde

Publié le 19 décembre 2014 à 10h40, modifié le 19 décembre 2014 à 12h48

Temps de Lecture 3 min.

George Clooney dans le film américain d'Anton Corbijn, « The American », sorti en salles le 27 octobre 2010.

Dans un entretien au site Deadline, publié jeudi 18 décembre, George Clooney explique qu'avec son agent il a fait circuler une pétition de soutien à Sony Pictures, victime de piratage et de menaces parmi ses contacts au sein de l'industrie du cinéma, de la musique, de la télévision. Sans rencontrer le moindre succès, puisque personne ne l'a signée.

L'acteur déplore également que la presse ait « oublié sa mission », dans cette affaire, et échoué à mettre en évidence le rôle de la Corée du Nord dans le piratage, alors que ce pays est désormais fortement soupçonné par les autorités américaines. Clooney juge que par ses menaces, la Corée du Nord peut désormais décider des « contenus » diffusés par Hollywood – Sony ayant décidé, à la suite des menaces d'attentats lancées par les hackeurs, d'annuler la sortie du film The Interview, une comédie américaine dans laquelle deux journalistes sont recrutés par la CIA pour assassiner le dictateur nord-coréen, Kim Jong-un.

Lire aussi (édition abonnés) : Article réservé à nos abonnés Piratage de Sony : les Etats-Unis soupçonnent Pyongyang

« Leur action n'affecte pas seulement le cinéma, mais toutes nos activités. Imaginez qu'un média prépare un article et qu'un pays n'aime pas ce qui va être écrit. Au-delà du piratage, il y a toutes les menaces qui ont été proférées. Sony n'a pas retiré le film parce qu'ils ont eu peur, mais parce que les cinémas ont dit qu'ils n'allaient pas le diffuser, parce que les avocats des salles de cinéma ont dit que si quelqu'un mourait dans un cinéma pendant la projection de “The Interview”, les cinémas en porteraient la responsabilité. »

George Clooney dénonce une forme d'hypocrisie et rappelle que le premier amendement de la Constitution des Etats-Unis est censé défendre la liberté d'expression. « En général, il est invoqué lorsque quelqu'un fait brûler un drapeau ou fait quelque chose de stupide », dit-il, notant que The Interview n'est probablement pas le film le plus intelligent de l'année, mais qu'il aurait néanmoins dû être défendu. Pour George Clooney, il aurait fallu soutenir le studio et ne pas retirer le film, une façon de dire qu'« on ne va pas verser de rançon ».

LE « ADIEU HOLLYWOOD » DE GUY DELISLE

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Guy Delisle l'auteur de bande dessinée québécois qui a publié Pyongyang, une BD autobiographique sur son séjour en Corée du Nord se dit aussi consterné. Dans un texte publié sur son site, le 18 décembre, il écrit : 

« Ce matin, j'apprends que le film adapté de ma bande dessinée “Pyongyang” est annulé. Je n'avais pas beaucoup de contact avec la production et depuis maintenant deux ans que les droits ont été vendus, j'ai toujours eu connaissance des développements par voie d'Internet. »

« Ce n'est qu'au début de décembre que tout est devenu beaucoup plus concret pour moi. Il y a eu l'annonce de Steve Carell dans le rôle principal, le tournage était prévu au mois de mars en Serbie et j'ai eu un coup de fil de Gore Verbinski. Il m'a parlé de la façon dont il voyait ce film, j'étais enthousiaste et aujourd'hui de savoir que tout ce projet tombe à l'eau me désole profondément (…). Enfin, ce qui me désole surtout, ce sont les raisons qui ont conduit à cette annulation. On aurait pu imaginer qu'une grosse multinationale résisterait devant les menaces d'une bande de hackeurs nord-coréens. Apparemment, ils ont su toucher là où ça fait mal. »

Il rappelle qu'en 2001, quelques mois après son retour de Pyongyang, il a envoyé les premières planches de son album, un projet personnel, au studio d'animation qui l'avait envoyé en Corée de Nord.

« Je pensais que ça les amuserait de lire à quoi ressemble le pays où ils produisent leurs séries télé. La réaction a été glaciale, on m'a dit que je n'avais pas le droit de parler de mon séjour là-bas, que mon contrat contenait une clause de confidentialité et que je ne pouvais pas faire ce livre. »

Le Monde

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