Tech & internet

Uberisation ou Schtroumpfisation?

Saurez-vous distinguer ces phrases des Schtroumpfs des citations de la presse sur l'uberisation?

<a href="https://www.flickr.com/photos/itsmeng/2224668665/">Grumpy Smurf </a>/ Jerrold Connors via Flickr CC License By
Grumpy Smurf / Jerrold Connors via Flickr CC License By

Temps de lecture: 2 minutes

Le festival du Mot de Charité-sur-Loire vient de lancer une consultation pour élire le «mot de l'année» 2016. Les internautes sont invités à voter en ligne jusqu'au 17 mai pour départager 11 mots candidats. Et au milieu des «binationaux», des «primaires», des «réfugiés» ou de la «radicalisation», figure sur la shortlist un néologisme devenu omniprésent dans la presse: l'«ubérisation», aussi orthographié «uberisation» sans accent aigu, en référence à l'entreprise de mise en relation de chauffeurs professionnels indépendants et de client Uber.

Fondée il y a seulement sept ans, Uber a bouleversé le marché des taxis, devenant le synonyme d'une panique qui s'est progressivement propagée à l'ensemble des modèles et secteurs économiques. C'est ce que le publicitaire français Maurice Levy a qualifié d'«uberisation» dans une interview au Financial Times en décembre 2014 –c'est, plus exactement, la manière dont a été traduite son emploi d'un participé passé de son invention, «ubered».

On a d'abord employé le néologisme comme un synonyme d'un mot peu fréquent, la désintermédiation, surtout associé jusqu'à présent au vocabulaire financier. En mettant en relation les utilisateurs de son appli sur téléphone mobile et des chauffeurs indépendants qui ont noué un partenariat avec Uber, l'entreprise a rendu obsolète le recours à des «middle men», ces intermédiaires qui assuraient auparavant la rencontre entre une offre et une demande –notons qu'on pourrait soutenir la position radicalement opposée, à savoir que les «place de marché numériques» se placent elles-mêmes en position de nouveau carrefour obligé de toutes les transactions...

Chaque jour, à en croire les commentateurs, on «uberise» une nouvelle entreprise, un nouveau secteur d'activité, sans qu'on comprenne bien ce que cela signifie. La politique serait elle-même en passe d'être «uberisée». Au final, c'est surtout le langage lui-même qui s'est retrouvé profondément «uberisé». Un peu comme au pays imaginaire des Schtroumpfs, chez lesquels un simple verbe du premier groupe, «schtroumpfer», peut remplacer n'importe quel autre verbe de la langue française, la signification étant alors uniquement question de contexte.

Dans ce quiz, nous avons «schtroumpfé» des titres d'articles de presse économique ou d'ouvrages qui déclinaient l'uberisation à toutes les sauces, et les avons mélangé à de vraies citations d'albums des Schtroumpfs qui traitent de sujets économiques ou sociétaux. A vous de deviner: monde réel ou pays des Schtroumpfs?

 

 

cover
-
/
cover

Liste de lecture