Le Front national croit dur comme fer à la possibilité d’une victoire lors des élections régionales des 6 et 13 décembre, et n’entend pas laisser la moindre embûche se mettre en travers de son chemin. Pas même les divergences qui ont fait jour entre Marine Le Pen et Marion Maréchal-Le Pen sur la question des subventions accordées par les régions au planning familial.
En meeting à Nice, vendredi 27 novembre, les deux femmes ont évité de faire allusion au sujet, qui les a pourtant opposé le matin même. Sur i-Télé, Mme Le Pen a pris ses distances avec la proposition de sa nièce de supprimer ces subventions. Mme Maréchal-Le Pen juge qu’elles bénéficient à des associations « politisées » et « qui véhiculent une banalisation de l’avortement ». « Il y a une proposition qui est celle de la tête de liste en PACA (...), ça n’est pas dans les projets du Front national », a précisé de son côté la présidente du FN. Dont acte.
Les deux candidates aux régionales, l’une en Nord-Pas-de-Calais-Picardie, l’autre en Provence-Alpes-Côte d’Azur, ont préféré afficher leur optimisme, à un peu plus d’une semaine du scrutin. « Ces victoires aux élections régionales, je les vois encore plus importantes aujourd’hui qu’hier. Des pires crises, j’ai toujours pensé qu’il peut sortir des choix essentiels », a lancé Mme Le Pen en référence aux attentats du 13 novembre. Jamais le Front national n’a emporté un exécutif régional jusqu’à présent.
Progression du FN dans les sondages depuis les attentats
Plusieurs enquêtes d’opinion montrent une progression du parti d’extrême droite dans les sondages depuis les événements de Paris et Saint-Denis. Dans le Nord, Marine Le Pen est annoncée largement en tête au premier tour, avec 40 % des voix, tandis que Marion Maréchal-Le Pen a, elle, progressé de trois points en PACA, et devance largement au premier tour son adversaire du parti Les Républicains, Christian Estrosi (40 % contre 30 %).
Une enquête publiée vendredi par l’institut Ipsos montre que le FN grimpe de quatre points au niveau national, à 30 %, devant Les Républicains, qui subit une baisse de trois points (29 %), et le Parti socialiste, qui gagne, lui, deux points (22 %).
« On le sent partout dans le pays : un grand vent de lucidité balaye les préjugés », s’est félicitée Mme Le Pen devant près de 1 000 personnes, se réjouissant que François Hollande reprenne à son compte certaines propositions du Front national. « Nos adversaires ne sont que des feuilles mortes, leur seule ambition est d’être dans le vent. Nous sommes les arbres aux racines profondes, qui, comme disait Mistral, sont ceux qui montent le plus haut », a lancé quant à elle Marion Maréchal-Le Pen.
Marion Maréchal-Le Pen maintient sa position sur le planning familial
Depuis le 13 novembre, le Front national ne se cache en tout cas plus de mener une campagne nationale. « Tout ne pourra pas être changé à la tête des régions, mais ces élections sont un jalon essentiel dans l’espérance que nous incarnons pour les Français », croit savoir Marine Le Pen.
Un des seuls sujets de débat régional entendu ces derniers jours aura donc finalement été la question des subventions au planning familial. Lors d’une conférence de presse précédant le meeting, Mme Maréchal-Le Pen a enfoncé le clou sur le sujet. « Ces associations sont déjà largement subventionnées par l’ensemble des échelons : commune, département, Etat. Elles sont dans une situation de rente, a jugé la candidate frontiste. L’interruption des subventions ne remettra pas en cause leur existence. »
« Ce sont des associations de gauche, très à gauche, définies comme féministes, avec un positionnement affirmé sur la théorie du genre, qui est une ineptie, a-t-elle ajouté. C’est un totem en France le planning familial car ce sont des associations satellites de la gauche. »
La jeune femme ne craint donc pas d’aller contre les positions de sa tante. Mais tant que les sondages restent bons pour le Front national, ces divergences demeureront au second plan.
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