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Hollande au Panthéon: «Prenez place, c’est la vôtre !»

Le Président a rendu hommage aux quatre figures de la résistance qui font leur entrée au Panthéon.
par LIBERATION
publié le 27 mai 2015 à 16h42
(mis à jour le 27 mai 2015 à 18h10)

Ce mercredi, François Hollande présidait la cérémonie d’entrée au Panthéon de quatre figures de la Résistance : Germaine Tillion, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Pierre Brossolette et Jean Zay. 1 000 invités se sont rassemblés aux abords de la rue Soufflot, à Paris. Après le discours présidentiel, les quatre cercueils devaient être menés à l’intérieur du Panthéon et placés dans les caveaux situés dans l’allée de Jean Moulin. L’édifice sera libre d’accès aux visiteurs à partir de 20 heures et jusqu’à 22 heures.

Suivez la cérémonie en direct, avec le flux vidéo ci-dessous et notre journaliste sur place, Lilian Alemagna.

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Les quatre cercueils, recouverts du drapeau français, sont menés à l'intérieur du Panthéon.

Hollande achève son discours sur ces mots : «Pierre Brossolette, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Germaine Tillion, Jean Zay, prenez place ! Vous êtes accompagnés par un long cortège de jeunes qui vibrent à l'idée de prendre la relève de la France combattante. Vous êtes accompagnés de femmes qui savent, à votre exemple, qu'aucune porte ne peut plus leur être fermée. Vous êtes accompagnés de déshérités qui entrent grâce à vous dans la lumière auréolés du respect des peuples du monde. Pierre Brossolette, Geneviève De Gaulle Anthonioz, Germaine Tillion, Jean Zay, prenez place, c'est la vôtre !»

«Ces deux femmes et ces deux hommes ont en commun d'avoir fait de leur vie un destin. Et d'avoir donner à leur patrie une destinée» (...) «

«L'indifférence, voilà l'ennemi contemporain. L'indifférence face au fanatisme, au racisme, à l'antisémitisme,  ndifférence face aux inégalités, aux injustices, aux indécences, face aux catastrophes, au désordre climatique, à l'épuisement de notre planète. Face à l'indifférence, chaque génération a un devoir de vigilance, de résistance et chaque individu a le choix d'agir.»

«Geneviève de Gaulle a consacré sa vie aux "invisibles". Ne pas être leur voix, mais les faire parler. Ne pas les assister, mais les libérer. Ne pas les soulager, mais les relever.»

Hollande évoque les attentats de Charlie. «Soixante-dix ans après», les «haines» des «juifs» et de la démocratie «reviennent». «C’est pour conjurer cette résurgence funeste que les Français se sont levés le 11 janvier.»

«Aujourd'hui, Germaine Tillion serait dans les camps de réfugiés qui accueillent les exilés de Syrie et d'Irak ; elle appellerait à la solidarité pour les chrétiens d'Orient, elle se serait sans doute mobilisée pour retrouver les filles enlevées par Boko Haram, elle s'inquiéterait du sort des migrants. Pour elle, la compassion n'est pas la charité. Elle n'est pas une élégance de l'âme, elle est une force de l'esprit. Elle est l'honneur d'une nation. En République, la compassion s'appelle fraternité.»

«Jean Zay, c’est la République. La république parlementaire dont il est l’un des plus talentueux représentants, mais aussi la république sociale, la république émancipatrice, la république laïque. Assassiner Jean Zay c’était pour ses meurtriers profaner la république.»

«Germaine Tillion aura vécu cent ans. Et durant cette longue existence, elle n'aura laissé aucun répit à la fatalité. Elle est la voix du savoir et de la connaissance. […] A Ravensbrück, Tillion écrit une opérette pour que le rire de ses camarades déportées réponde au rictus lâche de leurs bourreaux. Son courage il est politique, elle était membre d'aucun parti, sauf celui de la chair souffrance de l'humanité.»

François Hollande rend hommage au courage de Pierre Brossolette, longuement torturé par la Gestapo : «Courage quand il est transféré à Paris au siège de la Gestapo, avenue Foch, et torturé pendant deux jours». «Ce n'est pas le spectacle de ses chairs déchirées, de son sang répandu, de sa mâchoire brisée, de ses doigts écrasés qui l'effraie. Il a le temps de lancer au visage de ses meurtriers, qui ensevelissent son corps sous des rochers, "Vive la France".»

«Ils ne sont pas seuls à se distinguer par l’héroïsme de leurs actes ou la force de leurs exploits D’autres auraient pu être accueillis ici pour leur dévouement et leur bravoure. S’ils sont là ce n’est pas parce qu’ils sont différents de leurs camarades. C’est parce qu’ils symbolisent dans un même ensemble, la constance, l’engagement et le courage»

«Communistes, gaullistes, socialistes radicaux et mêmes royalistes, ce qu’ils voulaient être c’est être tous compagnons de la même libération.»

François Hollande rend hommage aux quatre nouveaux panthéonisés, l’un après l’autre.

«Face à l'humiliation, face à l'Occupation, face à la soumission, ils ont apporté la même réponse. Ils ont dit non.»

«Ces femmes et ces hommes, si singuliers, si exceptionnels, ont été gouvernés par les mêmes forces, animés par les mêmes passions.»

«Ils sont quatre, deux hommes, deux femmes, quatre destins, quatre chemins, quatre histoires qui donnent chair et visage à la République en en rappelant les valeurs.» «Quatre français qui incarnent l'esprit de la résistance, l'esprit de résistance.»

 17h22, Hollande commence son discours. «Ils sont quatre, inséparablement liés dans cette célébration qui veut que des personnalités remarquables soient données en exemple à la France tout entière pour inspirer des générations toute entière.»

 (From left) French Health Minister Marisol Touraine, French Justice Minister Christiane Taubira, French Minister of Ecology, Sustainable Development and Energy Segolene Royal, French President of the National Assembly Claude Bartolone,  French Prime Minister Manuel Valls, French President Francois Hollande, French Senate President Gerard Larcher, French Foreign Minister Laurent Fabius , French Education Najat Vallaud-Belkacem and French Interior Minister Bernard Cazeneuve stand at the Pantheon on May 27, 20Photo Martin Bureau. AFP

Il est 17 heures, François Hollande vient d'arriver rue Soufflot, où il salue la foule. Son discours d'hommage devrait commencer à 17h30 et durer une quarantaine de minutes.

Photo Martin Bureau. AFP

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