Des centaines de migrants ont à nouveau tenté d’entrer dans le tunnel sous la Manche dans la nuit de dimanche à lundi, pour entrer au Royaume-Uni. Une source policière citée par l’AFP a décompté 1 700 tentatives d’intrusion aux abords et à l’intérieur du site, un chiffre plus élevé que les jours qui ont suivi l’annonce de l’arrivée de 120 policiers supplémentaires, faite mercredi par le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve.
Paris et Londres tentent de faire front commun face à la crise des migrants. Dimanche, M. Cazeneuve et son homologue britannique Theresa May ont publié une tribune commune, parue dans le Journal du dimanche pour afficher leur solidarité et demander une coordination entre pays européens.
« Pour la France comme pour le Royaume-Uni, les choses sont claires : mettre fin à cette situation est une priorité absolue. Nos deux gouvernements sont déterminés à y parvenir, et à y parvenir ensemble ».
« Il faut que les Anglais prennent leur part du fardeau »
La situation des migrants qui vivent à Calais dans l’espoir de rejoindre la Grande-Bretagne prend un tour politique des deux côtés de la Manche et ravive des tensions entre le Royaume-Uni et la France.
« Il faut que les Anglais prennent leur part du fardeau », a lancé lundi matin, Henri Guaino, député Les Républicains des Yvelines, sur France Info.
« Il n’y a aucune raison que ces gens qui veulent aller en Angleterre soient stockés – si j’ose dire, parce que c’est presque ça – en France. Ça ne peut pas continuer comme ça. »
M. Guaino est allé dans le sens de son collègue Xavier Bertrand, qui a agité dimanche la menace de « laisser partir les migrants » au Royaume-Uni. « C’est sans doute une façon de faire pression sur l’Angleterre », a estimé M. Guaino qui ne croit toutefois pas qu’« on puisse régler nos problèmes à l’avenir de cette façon ».
Côté britannique, la dirigeante par intérim du Parti travailliste a demandé à la France de verser des compensations financières aux routiers et aux vacanciers britanniques qui se sont retrouvés bloqués des heures, voire des jours, aux abords du tunnel. La presse accuse également Paris de se défausser sur Londres et multiplie les appels à une intervention de l’armée pour sécuriser les frontières.
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