Ils étaient renvoyés dos à dos depuis plusieurs semaines, voilà qu’ils se parlent à nouveau. La CGT et le gouvernement, frontalement opposés depuis plusieurs mois sur le projet de loi travail, semblent retrouver la voie du dialogue.
Samedi 28 mai, le premier ministre, Manuel Valls, a appelé tous les dirigeants syndicaux, y compris, pour la première fois depuis plusieurs semaines, le numéro un de la CGT. Philippe Martinez assure avoir toujours attendu qu’on lui tende la main : « Quand on se parle, c’est quand même mieux que quand on dit ma porte est ouverte, mais on ne discute pas », a-t-il réagi mardi lors d’un déplacement en Ille-et-Vilaine, mardi 31 mai. « On a pris [l’appel du premier ministre] comme une volonté de dialoguer, c’est ce qu’on demande depuis trois mois », a-t-il poursuivi.
« Retirer ce qui n’est pas bon »
Si le secrétaire général de la CGT a de nouveau estimé mardi qu’« il faut retirer cette loi », le ton se fait tout de même plus nuancé. « Il faut retirer ce qui n’est pas bon », a insisté M. Martinez, rappelant que la CGT refuse « quatre articles majeurs » :
- l’inversion de la hiérarchie des normes, introduite par l’article 2 du projet de loi ;
- le périmètre des licenciements collectifs ;
- la question du référendum en entreprise ;
- la médecine du travail.
Comme il l’avait déjà fait la veille lors d’un débat avec le secrétaire général de la CFDT sur RTL, le représentant syndical a reconnu mardi que « dans une loi, il y a toujours des choses positives ». Il a notamment cité la garantie jeunes, tout en soulignant que « ça n’a rien à voir avec le code du travail », car « il suffit de faire un décret » pour l’appliquer.
Devant les députés socialistes mardi, Manuel Valls a de son côté maintenu sa position, affirmant que « reculer serait une faute politique » et assurant sa volonté de « tenir sur le fond du texte », notamment l’article 2, le plus contesté, donnant la primauté aux accords d’entreprise.
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